Artistik Rezo

Publié le par Pierre Davis

The Black Keys - Brothers

 

Deux ans après « Attack&Release », et six mois après leur escapade hip-hop dans leur projet « Blakroc », les Black Keys sont de retour avec un sixième album. S’il s’éloigne légèrement de ses recettes originelles, le duo américain reste maître dans l’art de faire du rock avec du blues et de la soul.


brothers-nouvel-album-the-black-keys-L-1.jpegMettons les choses au point d’entrée de jeu : « Brothers » est moins rapide que « Attack&Release ». Fini les riffs et les rythmes effrénés, place au dodelinement de tête. Le petit côté garage a disparu pour laisser place à une atmosphère beaucoup plus calme et mélancolique. Ce n’est pas moins bien, juste différent.

La première partie de « Brothers » est la plus proche des racines des Black Keys. Un rock tamisé de blues, et surtout des variations de tempos qui font la magie du groupe (la plus flagrante étant dans Tighten Up). L’auditeur ne perd donc pas trop ses habitudes. Et ce jusqu’à Black Mud, titre intégralement instrumental.

Ensuite, l’album prend une tournure très différente. Il paraît évident que « Blakroc » a laissé une trace dans la musicalité du duo. Travailler avec des grands noms du hip hop comme RZA ou Mos Def a apparemment marqué Dan Auerbach et Patrick Carney, au point de se croire dans un « Blakroc 2 ». On retrouve par exemple de grandes similitude entre The Go Getter et le très bon Ain’t Nothing Like You du précédent opus. La reprise de Never Gonna Give You Up d’Isaac Hayes appuie d’ailleurs le changement de ton entamé dans « Blakroc ».

L’album se finit tout en douceur avec cette fameuse reprise, puis avec These Days, sorte de slow sur lequel les ados qui ont du goût feront des ravages pour leurs boums d’anniversaire dans quelques années (à n’en pas douter, le morceau sera un classique du genre).

Les Black Keys ont donc pris un virage audacieux. « Blakroc » n’était pas un projet isolé, la basse est désormais quasi omniprésente, et la rythmique beaucoup plus ralentie que dans les précédents albums. Les fans seront peut-être déstabilisés par l’empreinte soul/hip-hop de « Brothers », mais les quinze titres (fait assez rare aujourd’hui pour être souligné) s’enchaînent malgré tout très, très bien.


Pierre Davis

Publié dans Culture

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